Ce mercredi 16 février, le tribunal d'application des peines a décidé d'octroyer à Jean-Marc Rouillan un régime de semi-liberté (sorties en journée, pour travailler), dont le parquet a aussitôt fait appel, avec un effet suspensif.
Je ne vais pas défendre Rouillan et ses actes, car ce n'est ni l'objet de ce blog, ni celui de Je suis un terroriste, malgré certaines apparences. Ce que Rouillan a fait, d'ailleurs, ce n'était pas bien du tout, et d'une efficacité fortement douteuse.
D'autres en parlent beaucoup mieux que moi: l'article du Monde sur la décision du 16 février; le blog "Au fond à gauche" de Rue 89; le site du collectif de soutien aux prisonniers d'Action Directe.
Mais enfin, il y a quelque chose de drôle dans la manie du pouvoir actuel à harceler une ultra-gauche qui a disparu de France depuis 25 ans, ou qui se contente de s'énerver à la fin de quelques manifs. Ni Maurice Papon ni les leaders de l'OAS n'ont subi d'emprisonnements aussi longs et aussi durs.
De là à dire que Je suis un terroriste est une grosse plaisanterie, pourquoi pas? Il se moque de petits gauchistes "anarcho-autonomes" (un néologisme inventé par la police), totalement isolés politiquement et qui se conduisent par certains côtés comme des individualistes libéraux. Mais Je suis un terroriste se moque surtout de cette obsession sécuritaire et anti-gauchiste à la mode depuis 2002; une obsession grotesque et hystérique (cf. l'article des Inrocks) qui fait de JSUT une aimable provocation. Un seul crime semble aussi grave, de nos jours: insulter le roi.
De toute façon, Je suis un terroriste est une pure fiction, difficilement passible de 20 ans de sûreté...